Mise à jour: 15 février 2023
Très fréquente (8,5 % des Français sont concernés [1]), la maladie de Willis-Ekbom, plus connue sous le nom de syndrome des jambes sans repos ou d’impatiences, est un trouble du sommeil qui peut avoir une répercussion non négligeable sur la qualité de vie des personnes atteintes (sphère familiale, sociale ou professionnelle).
De quoi parle-t-on exactement ? Quels sont les facteurs de risque ? Comment la diagnostique-t-on ? Quels sont les traitements possibles ?
Medicalib vous en dit plus à ce sujet.
Cet article, destiné au grand public, s’appuie sur les données scientifiques disponibles sur le sujet traité, à sa date de mise à jour.
Il n’a pas vocation à se substituer aux recommandations et préconisations de votre médecin.
I – Maladie de Willis-Ekbom : de quoi parle-t-on ?
Trouble chronique du système nerveux, la maladie de Willis-Ekbom ou syndrome des jambes sans repos est caractérisé par des impatiences : un besoin pressant et irrésistible à bouger les jambes.
Ce besoin impérieux de mouvement apparaît en règle générale le soir au coucher ou après une position assise prolongée.
Il s’accompagne souvent de fourmillements (paresthésies) freinant l’endormissement ou responsables de réveils nocturnes.
Le patient est alors contraint de se lever et de marcher pour soulager les symptômes de la maladie.
Bon à savoir | Avec le temps, les impatiences peuvent s’étendre aux bras, ou à d’autres parties du corps. |
II – Maladie de Willis-Ekbom : facteurs de risques
La cause de cette maladie est inconnue. Cependant on relève certains facteurs de risque, à savoir :
SEXE | Affecte deux fois plus les femmes |
ÂGE | Plus fréquent au delà de 50 ans mais existe également chez l’enfant (notamment chez les enfants présentant un TDAH «Trouble Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité») |
FACTEURS PERSONNELS | ANTÉCÉDENTS FAMILIAUX : *origine génétique (début souvent précoce dans ce cas) ANTÉCÉDENTS PERSONNELS : *carence en fer *manque de dopamine dans certaines régions du cerveau et de la moelle épinière. *diabète *surpoids / obésité *polyarthrite rhumatoïde *insuffisance rénale chronique *hypothyroïdie *sclérose en plaques *maladie de Parkinson *fibromyalgie *consommation d’alcool, de tabac, café, thé et/ou chocolat *grossesse *stress *fatigue |
TRAITEMENT MÉDICAMENTEUX | Favorisé par : *neuroleptiques *antidépresseurs *antihistaminiques |
III – Maladie de Willis-Ekbom : symptômes
Parmi les principaux symptômes on recense :
- des picotements
- des fourmillements
- des tiraillements
- un besoin impérieux de bouger les jambes
- une impression de « décharge électrique«
- secousses incontrôlées et répétitives pendant le sommeil : pied qui se redresse, jambe qui se plie brutalement…
- des douleurs (formes accentuées du syndrome).
- un sommeil perturbé à l’origine de troubles de l’attention et de la concentration ainsi que d’une fatigue et d’une irritabilité.
Bon à savoir | Ces différents symptômes surviennent essentiellement au repos. |
IV – Maladie de Willis-Ekbom : diagnostic
Le diagnostic de cette pathologie est clinique. Aucun examen complémentaire ne permet à ce jour de la mettre en évidence.
Afin de poser le diagnostic d’un syndrome des jambes sans repos, quatre symptômes doivent être simultanément présents :
- “la nécessité impérieuse de bouger les jambes, avec des sensations désagréables (picotements, démangeaisons, fourmillements, etc.) ;
- une aggravation de ce besoin lors de repos ou d’inactivité, en particulier lorsque le patient est assis ou couché ;
- une aggravation des symptômes le soir et la nuit ;
- un soulagement systématique lorsque la personne se déplace ou bouge ses jambes (ou lorsqu’elle les masse)
Parfois, le diagnostic impose de passer une nuit dans un centre d’étude du sommeil où l’activité des muscles des jambes est enregistrée tout au long de la nuit (hypnogramme).” [2]
Bon à savoir | Si vous avez besoin d’être accompagné, des correspondants régionaux de l’association France Ekbom sont disponibles. Pour les contacter : cliquez ici |
V – Maladie de Willis-Ekbom : traitement
Le traitement de cette pathologie passe tout d’abord par le respect d’une bonne hygiène de vie :
- éviter la consommation de tabac, d’alcool, de thé et de café,
- respecter une durée minimale de sommeil et des horaires réguliers de lever comme de coucher,
- s’endormir dans une pièce fraîche,
- éviter un exercice physique intense avant le coucher.
ENFANT
- Apport en fer en cas de carence
- Forme sévère de la maladie : traitement antiépileptique
ADULTES
- Apport en fer en cas de carence
- Forme sévère de la maladie : agonistes dopaminergiques, benzodiazépines, antiépileptiques, dérivés morphiniques
Sachez que vous pouvez prendre rendez-vous en ligne avec une infirmière à domicile ou un kinésithérapeute libéral disponible. Pour cela, n’hésitez pas à nous contacter via notre plateforme. Nous vous mettrons en relation avec un professionnel de santé à proximité de votre domicile en moins d’une heure !
Sources :
- [1] Quelques chiffres – Association France Ekbom
- [2] Comment réagir en cas de jambes sans repos ? – Vidal – MAJ 15 octobre 2021
- Syndrome des jambes sans repos : définition et causes – Ameli – MAJ 29 septembre 2021
- Syndrome des jambes sans repos – Vidal – MAJ 15 octobre 2021
- Syndrome des mouvements périodiques des membres et des jambes sans repos – Manuel MSD – MAJ juin 2020