Mise à jour: 28 février 2023
Pathologie neurologique chronique due à la dégénérescence de certains neurones, la maladie de Parkinson est la deuxième affection la plus fréquente en France (près de 120 000 personnes atteintes) après la maladie d’Alzheimer.
Quelles sont les causes de cette maladie ? Comment la diagnostiquer ? Quels sont les traitements possibles ?
Medicalib vous en dit plus à ce sujet.
Cet article, destiné au grand public, s’appuie sur les données scientifiques disponibles sur le sujet traité, à sa date de mise à jour.
Il n’a pas vocation à se substituer aux recommandations et préconisations de votre médecin.
I – Maladie de Parkinson : de quoi parle-t-on ?
1 – Rappel anatomique
“Le système nerveux central, formé de l’encéphale et de la moelle épinière, est divisible en substance blanche et en substance grise. La substance grise correspond aux noyaux des neurones, et la substance blanche à leurs axones.” [1]
La substance noire ou locus niger est une petite partie du tronc cérébral appartenant aux noyaux gris centraux. C’est une région du cerveau riche en neurones dopaminergiques. Les cellules de cette partie du cerveau « utilisent la dopamine comme neurotransmetteur afin de communiquer entre elles et avec d’autres régions du cerveau comme le striatum, essentiel dans le contrôle des mouvements.”[2]
La substance noire ou locus niger est une petite partie du tronc cérébral appartenant aux noyaux gris centraux. C’est une région du cerveau riche en neurones dopaminergiques. Les cellules de cette partie du cerveau « utilisent la dopamine comme neurotransmetteur afin de communiquer entre elles et avec d’autres régions du cerveau comme le striatum, essentiel dans le contrôle des mouvements.”[2]
2 – Définition
La maladie de Parkinson est une pathologie neurodégénérative d’évolution lente et progressive qui détruit petit à petit et, de manière irréversible, certaines cellules nerveuses du cerveau : les neurones à dopamine.
II – Maladie de Parkinson : facteurs de risque
Les causes liées au développement de la maladie de Parkinson restent encore incertaines mais “les spécialistes penchent pour une origine multifactorielle de la maladie”. Certains facteurs de risques ont cependant pu être identifiés.
Parmi eux, on recense :
| ÂGE | “Touche environ 0,4% des personnes de > 40 ans 1% des personnes de ≥ 65 ans 10% des personnes ≥ 80 ans L’âge moyen au moment du début est d’environ 57 ans.” [4] |
| FACTEURS GÉNÉTIQUES | Prédisposition héréditaire “15 % des personnes atteintes auraient des antécédents familiaux.” [5] |
| FACTEURS ENVIRONNEMENTAUX | *Exposition prolongée à des solvants organiques ou à des métaux lourds (mercure, plomb, cadmium, manganèse) *Exposition à certains pesticides ou polluants |
III – Maladie de Parkinson : symptômes
Parmi les principaux symptômes on recense :
TREMBLEMENT DE REPOS (2/3 des patients concernés)
L’amplitude des tremblements est augmentée par les émotions et la fatigue mais disparaît lorsque la personne fait un effort physique ou dort.. Il touche essentiellement les poignets et les doigts mais peut également affecter la mâchoire et la langue.
HYPERTONIE OU RAIDEUR DES MUSCLES
Tension excessive des muscles notamment le long de la colonne vertébrale (posture penchée vers l’avant).
LENTEUR ET TROUBLES DE LA COORDINATION
- akinésie : lenteur dans l’initialisation des mouvements
- bradykinésie : lenteur dans l’exécution des mouvements
- hypokinésie : réduction de l’amplitude des mouvements
- troubles de la coordination : ralentissement de la marche, difficultés à se lever d’une chaise, visage figé avec absence d’expressions faciales, atteinte de la motricité fine, difficulté à réaliser les tâches demandant de la dextérité, micrographie, freezing (immobilité soudaine et brève accompagnée d’un piétinement sur place).
AUTRES SYMPTÔMES
- douleurs musculaires
- troubles de l’élocution : affaiblissement de la voix (hypophonie)
- troubles de la déglutition
- troubles de l’équilibre
- perte d’odorat
- état dépressif, anxiété
- fatigue et troubles du sommeil
- troubles digestifs (constipation, besoin fréquent d’uriner)
- troubles cognitifs : altération de la mémoire, confusion, désorientation spatio-temporelle, troubles de l’attention, hallucinations, démence (1/3 des patients)
| Bon à savoir | L’expression des symptômes et l’évolution de la maladie de Parkinson varient d’un patient à l’autre. En règle générale, les symptômes initiaux ne touchent qu’un seul côté du corps (asymétrie). Par ailleurs, ce n’est généralement que quand 50 à 60 % des neurones dopaminergiques sont détruits que les signes moteurs apparaissent. |
IV – Maladie de Parkinson : diagnostic
Afin que le diagnostic puisse être posé, deux au moins des trois symptômes majeurs de la maladie (akinésie, raideur musculaire ou tremblement au repos) doivent être présents à l’examen clinique. C’est ensuite “la réponse aux traitements et l’évolution dans le temps qui servent d’indicateurs de pertinence du diagnostic.” [6]
| EXAMEN CLINIQUE ET INTERROGATOIRE (essentiellement) | Bilan clinique la plupart du temps réalisé par un neurologue Analyse des symptômes moteurs : tremblement unilatéral au repos, hypokinésie, rigidité, difficulté à exécuter des mouvements alternatifs ou rapides, mouvement saccadé (« roue dentée »). |
| EXAMENS D’IMAGERIE MÉDICALE | Scanner ou IRM uniquement utilisé dans certains cas pour des patients âgés de moins de 40 ans au moment du diagnostic |
| Bon à savoir | “Il existe plusieurs maladies du système nerveux qui se traduisent par des symptômes de même type que ceux de la maladie de Parkinson. On parle alors de syndrome parkinsonien. Ces maladies sont rares : paralysie supranucléaire progressive, atrophies multisystématisées, maladie à corps de Lewy, maladie de Wilson, dégénérescence cortico-basale, etc.” [7] . |
V – Maladie de Parkinson : traitement et prise en charge
1 – Traitement
Le traitement de la maladie de Parkinson vise essentiellement à administrer de la dopamine au patient afin de “compenser les effets liés à la neurodégénérescence” des cellules et, à prescrire d’autres médicaments visant à soulager et à réduire les symptômes non moteurs de la maladie.
| TRAITEMENT MÉDICAMENTEUX [9] | *Carbidopa/lévodopa (base du traitement) POUR LES PATIENTS JEUNES : *Inhibiteurs de la MAO-B (sélégiline, rasagiline) *Agonistes dopaminergiques (p. ex., pramipexole, ropinirole, rotigotine) *Amantadine (pour diminuer les dyskinésies) |
| CHIRURGIE stimulation cérébrale profonde | *si les médicaments ne contrôlent pas suffisamment les symptômes ou ont des effets indésirables intolérables * si maladie présente depuis 5 à 15 ans *si patient < 70 ans *si absence de déclin cognitif significatif, pas de trouble thymique |
2 – Prise en charge
Une prise en charge pluridisciplinaire (médecins, paramédicaux, psychologues…) est préconisée afin de permettre à la personne touchée par la maladie de pouvoir maintenir une autonomie fonctionnelle maximale et de gagner en qualité de vie. Cela passe notamment par :
- l’éducation thérapeutique du patient (autosurveillance, connaissances théoriques de la maladie…) qui va petit à petit apprendre à gérer sa vie avec la maladie
- le déploiement d’approches rééducatives non médicamenteuses : pratique régulière d’une activité physique, séance de kinésithérapie (renforcement musculaire permettant d’améliorer la marche et l’équilibre), rééducation orthophonique, prise en charge en ergothérapie…
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Sources :
- [1] Parkinson et Huntington – Les ganglions de la base- http://uf-mi.u-bordeaux.fr/
- [2] Caractérisation dans l’espace et dans le temps de la neurodégénérescence de la substance noire dans la maladie de Parkinson – Institut du cerveau (ICM) – MAJ 28 septembre 2020
- [3] Les causes de la maladie de Parkinson – Vidal – MAJ 15 février 2021
- [4] Maladie de Parkinson – Manuel MSD – MAJ février 2022
- [5] Comprendre la maladie de Parkinson – Ameli – MAJ 28 janvier 2020
- [6] Le diagnostic – France Parkinson
- [7] Le diagnostic et la prise en charge de la maladie de Parkinson – Vidal – MAJ 15 février 2021
- [8] Maladie de Parkinson – Deuxième maladie neurodégénérative la plus fréquente – Inserm – MAJ 5 février 2015
- [9] Maladie de Parkinson – Manuel MSD – MAJ février 2022
- Maladie de Parkinson – Collège des enseignants de neurologie
