Mise à jour: 21 février 2023
“Aujourd’hui en France, 11 millions de personnes apportent de l’aide à un proche en perte d’autonomie. Au regard du vieillissement de la population, une part de plus en plus grande de la population est concernée par [le statut d’aidant].” [1]
Encore trop peu connu, ce statut et sa place au sein de la société actuelle mérite une attention particulière. En effet, plus d’un actif sur 4 sera “proche aidant” en 2030 !
Qu’est-ce qu’un aidant ?
Medicalib vous en dit plus.
Cet article, destiné au grand public, s’appuie sur les données disponibles sur le sujet traité, à sa date de mise à jour.
I – “Aidant familial”, “proche aidant” ou “aidant naturel” : de quoi parle-t-on?
L’aidant est la personne qui, à titre non professionnel, vient en aide à une personne dépendante et/ou handicapée faisant partie de son entourage. L’aidant peut être un conjoint, un enfant, un parent, un membre de la famille ou un membre de l’entourage du patient. L’aidant accompagne la personne en situation de handicap dans la réalisation des tâches quotidiennes : soins, démarches administratives, activités domestiques, soutien psychologique, …
A – Aidant familial
L’Article R245-7 du Code d’action sociale et des familles précise que “Est considéré comme un aidant familial,[…] le conjoint, le concubin, la personne avec laquelle la personne handicapée a conclu un pacte civil de solidarité, l’ascendant, le descendant ou le collatéral jusqu’au quatrième degré de la personne handicapée, ou l’ascendant, le descendant ou le collatéral jusqu’au quatrième degré de l’autre membre du couple qui apporte l’aide humaine définie en application des dispositions de l’article L. 245-3 du présent code et qui n’est pas salarié pour cette aide.”
B – Proche aidant ou aidant naturel
Le statut de proche aidant ou aidant naturel ne suppose pas de lien familial entre aidant et aidé mais suggère un lien “étroit et stable” [2] de proximité avec la personne en perte d’autonomie (ami, voisin…). Par ailleurs, l’aide apportée doit être régulière et fréquente.
L’article L1111-6-1 du Code de la santé publique précise que :
“Une personne durablement empêchée, du fait de limitations fonctionnelles des membres supérieurs en lien avec un handicap physique, d’accomplir elle-même des gestes liés à des soins prescrits par un médecin, peut désigner, pour favoriser son autonomie, un aidant naturel ou de son choix pour les réaliser.
La personne handicapée et les personnes désignées reçoivent préalablement, de la part d’un professionnel de santé, une éducation et un apprentissage adaptés leur permettant d’acquérir les connaissances et la capacité nécessaires à la pratique de chacun des gestes pour la personne handicapée concernée. Lorsqu’il s’agit de gestes liés à des soins infirmiers, cette éducation et cet apprentissage sont dispensés par un médecin ou un infirmier.”
Bon à savoir | Plus d’un aidant sur 3 n’a jamais entendu parler de ce statut. |
II – Aidants : enjeux et incidences sur la vie quotidienne
INCIDENCE SOCIALE | *Épuisement, charge mentale, baisse de vigilance (L’aidant consacre entre sept et vingt heures hebdomadaires à s’occuper du proche [3]). *Isolement et sentiment de solitude *Stress |
INCIDENCE FINANCIERE | Perte de revenu peu ou pas compensée due à la nécessité de réduire son temps de travail, d’interrompre son activité ou d’opter pour une activité professionnelle moins rémunératrice mais facilitant l’accompagnement de la personne aidée |
INCIDENCE PROFESSIONNELLE | *Difficile conciliation entre temps de vie professionnelle, personnelle et rôle d’aidant : déséquilibres et désorganisation pouvant nuire à l’image du salarié. *Enjeu relatif à l’évolution et à la carrière du salarié aidant. |
INCIDENCE PERSONNELLE | Santé de l’aidant mise de côté (retard de diagnostic…) |
III – Aidants : les aides et ressources disponibles pour bien accompagner
A – Une personne de votre entourage a besoin d’être accompagnée
La première étape pour mettre en place un service d’aide à domicile consiste à prendre rendez-vous avec le médecin traitant de la personne que vous accompagnez. C’est lui qui pourra l’orienter et vous aiguiller sur les différentes démarches à réaliser.
B – Les aides financières disponibles
- De 0 à 20 ans : l’Allocation d’éducation de l’enfant handicapé(AEEH)
- De 20 à 60 ans : Prestation de Compensation du Handicap(PCH).
- A partir de 60 ans : l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA)
C – Vous êtes aidant et vous avez besoin de soutien
Rendez-vous sur le site de l’Association Française des aidants
D – Medicalib vous aide dans l’organisation des soins à domicile
Les infirmier(e)s peuvent pratiquer les soins de Nursing, les suivis de traitements et les prises des constantes sur prescription médicale. Les actes réalisés par le professionnel de santé sont, dans ce cas, pris en charge par la sécurité sociale.
L’infirmier(e) peut être un soutien précieux pour l’aidant en le soulageant du travail à effectuer et inversement.
Les aidants pourront d’ailleurs prendre RDV pour leurs proches sur medicalib.fr en renseignant toutes les informations nécessaires à la prise en charge, les soins et les coordonnées du patient afin de trouver un(e) infirmier(e) libéral(e) ou un(e) kinésithérapeute à domicile.
Créée en 2017, Medicalib est une plateforme qui facilite la mise en relation entre les professionnels de santé libéraux (infirmiers, sages-femmes et kinésithérapeutes) et les patients.
Le réseau Medicalib compte plus de 30 000 professionnels de santé présents partout en France. Il permet donc aux patients de prendre rendez-vous en quelques clics et d’être mis en relation avec un professionnel de santé à domicile en moins d’une heure en moyenne.
N’attendez plus et organisez facilement votre prise en charge à domicile grâce à Medicalib !
IV – Aidants et droit du travail
A – Congés applicables aux salariés aidants [4]
CONGÉ DE PROCHE AIDANT (CPA)
CONDITIONS D’ACCÈS | Disponible sans justification d’ancienneté |
DURÉE | Trois mois, renouvelable dans la limite d’un an sur l’ensemble de la carrière professionnelle (66 jours max) Peut être pris sous forme de temps partiel ou en fractionné si l’employeur y consent |
INDEMNISATION | Allocation journalière de proche aidant (AJPA) : versée par la caisse d’allocations familiales (Caf) Montant : 58€ net/jour |
FORMULATION DE LA DEMANDE | *A l’initiative du salarié *Lettre ou courrier électronique avec AR + déclaration sur l’honneur de l’aide apportée à la personne aidée +copie de la décision justifiant le taux d’incapacité ou d’attribution de l’APA |
DÉLAIS DE PRÉVENANCE | *15 jours pour un demande ou un renouvellement à temps plein *48h en cas de congés fractionnés ou à temps partiel *Cas d’urgence : le congé peut débuter sans délai Ne peut être refusé ou reporté par l’employeur |
MAINTIEN DES DROITS | *Ancienneté : Oui *Assurance Maladie : Oui *Retraite de base : sous certaines conditions *Retraite complémentaire : Non |
CONGÉ DE PRÉSENCE PARENTALE (CPP)
CONDITIONS D’ACCÈS | Pour assister un enfant de moins de 20 ans gravement malade, en situation de handicap ou accidenté rendant indispensable une présence soutenue et des soins contraignants Disponible pour tout salarié sans condition d’ancienneté dont l’enfant est à charge. |
DURÉE | Limité à un maximum de quatorze mois (310 jours ouvrés) sur une période de trois ans pour un même enfant. |
INDEMNISATION | Allocation journalière de proche aidant (AJPA) : versée par la caisse d’allocations familiales (Caf) Montant : 58€ net/jour |
FORMULATION DE LA DEMANDE | Modalités de formulation de la demande : tous les moyens sont possibles |
DÉLAIS DE PRÉVENANCE | Aucun délai de prévenance Possibilité de fractionner le congé par « ½ journées » ou d’utiliser le congé dans le cadre d’une activité à temps partiel. |
MAINTIEN DES DROITS | *Ancienneté : Non *Assurance Maladie : Oui *Retraite de base : sous certaines conditions *Retraite complémentaire : Non |
CONGÉ SOLIDARITÉ FAMILIALE (CSF)
CONDITIONS D’ACCÈS | Pour assister un proche en raison de la gravité de son état de santé (personne dont le pronostic vital est engagé en phase avancée de sa pathologie). |
DURÉE | Trois mois, renouvelable dans la limite d’un an sur l’ensemble de la carrière professionnelle (66 jours max) Peut être pris sous forme de temps partiel ou en fractionné si l’employeur y consent |
INDEMNISATION | Allocation journalière d’accompagnement d’une personne en fin de vie (hors hospitalisation). Montant : 56,33 € par jour pour 21 jours max ou 28,17 € pour 42 jours max si temps partiel. |
FORMULATION DE LA DEMANDE | *A l’initiative du salarié *Lettre ou courrier électronique avec AR + certificat médical attestant du pronostic vital en jeu. |
DÉLAIS DE PRÉVENANCE | *15 jours Ne peut être refusé ou reporté par l’employeur |
MAINTIEN DES DROITS | *Ancienneté : Oui *Assurance Maladie : Oui *Retraite de base : sous certaines conditions *Retraite complémentaire : Non |
B – Don de congés [5]
Depuis le 9 mai 2014, la loi Mathys autorise les salariés à faire don d’un jour de congé non pris à un collègue, parent d’un enfant gravement malade. Ce don de congé est aujourd’hui étendu à tous les proches aidants.
Sources :
[1] Engagement des entreprises pour leurs salariés aidants – France stratégie
[2] art. R. 245-7 du CAS
[3] Engagement des entreprises pour leurs salariés aidants – Plateforme RSE – France stratégie – février 2022
[4] Engagement des entreprises pour leurs salariés aidants – Plateforme RSE – France stratégie – février 2022
[5] Engagement des entreprises pour leurs salariés aidants – Plateforme RSE – France stratégie – février 2022