IDEL : quelle conduite tenir face à un patient agressifs ?

patients violents ou agressifs

Mise à jour: 30 août 2024

Face à un patient agressif, quelle est la conduite à tenir ? Dans le cadre de leur exercice libéral, les infirmiers ou infirmières peuvent être confrontés à des situations de violence, d’insécurité ou d’agressivité.

Souvent isolés, les professionnels de santé qui interviennent à domicile sont parfois démunis face à ces situations.

Comment prévenir ces situations ? Quelles sont les actions possibles ?

Medicalib vous en dit plus à ce sujet.


Cet article, destiné au grand public, s’appuie sur les données disponibles sur le sujet traité, à sa date de mise à jour.


I- Conduite à tenir face à un patient agressif : de quoi parle-t-on ? 

Patients impolis, vulgaires, séducteurs, agressifs, critiques ou hostiles, comment faire pour accomplir son travail dans ces conditions quand on exerce en tant qu’infirmier libéral ?

Dans le cadre de leurs interventions à domicile, les professionnels de santé libéraux peuvent être confrontés à différentes situations rendant difficile voire impossible la prise en charge de certaines personnes.

En effet, à domicile, l’infirmière se retrouve seule face aux patients et à leur famille et, dans ce contexte,  il ne s’avère pas toujours évident de faire respecter la distance patient-soignant, nécessaire pour la bonne réalisation des soins à domicile. 

Les difficultés rencontrées peuvent notamment se traduire par : 

  • des demandes abusives (patients très exigeants concernant les horaires de soins) 
  • des violences et une agressivité verbale ou physique de la part de membres de l’entourage ou du patient lui même (ex : patient dément)
  • une dépendance à des drogues pouvant rendre dangereuse l’intervention à domicile

II- Conduite à tenir face à un patient agressif : les différents types de violence [1]

Parmi les situations de violence les plus fréquentes, recensées par l’observatoire national des violences en milieu de santé, on recense : 

  • les violences physiques et menaces avec arme (49 %) ;
  • les insultes et injures (31 %) ;
  • les menaces d’atteinte à l’intégrité physique (18 %) ;
  • les violences avec arme (2 %).
Bon à savoirIl convient d’avoir en tête qu’ avec un peu de recul et de savoir-faire, ces situations peuvent souvent être apaisées.


III- Prévention de l’agressivité

Plusieurs facteurs favorisent la colère et l’agressivité du patient et/ou de sa famille. On recense notamment : 

ORIGINE DE LA MALADIEaccident, pathologie chronique
PERSONNALITÉ*niveau de tolérance à la frustration propre à chacun
ENVIRONNEMENT*manque de soutien social (patients isolés)
*violence familiale
*précarité
PATHOLOGIE*anxiété, peur, douleur en lien avec la pathologie et les soins infirmiers à réaliser
*dépendance (alcool, drogue)
*instabilité psychologique
*confusion démentielle

L’agressivité manifestée par les patients est souvent la résultante d’un mécanisme de défense liée à une peur : peur de l’inconnu, peur d’avoir mal… notamment lors du premier RDV.

Afin de se protéger tout autant que le patient, il importe de savoir reconnaître les signes précurseurs afin de pouvoir mieux réagir dans ces situations, tout en assurant sa sécurité.

En effet, “prévenir une situation difficile demande d’abord de bien la comprendre.” [2]


Source : Et si l’intolérable arrivait : l’agressivité en milieu de soins – Margot Phaneuf – Septembre 2018

Comme le présente le schéma ci-dessus, afin de limiter les risques de violences, il peut être intéressant de : 

  • veiller à réduire l’anxiété de début de prise en charge, en prenant le temps de bien tout expliquer pour rassurer le patient. 
  • essayer d’identifier clairement les besoins immédiats du patient et si possible de les satisfaire pour instaurer ou renforcer la relation de confiance
  • échanger avec vos collègues 
  • suivre une formation en lien avec ce sujet pour être en mesure de bien réagir quand le cas se présentera ou se re-présentera. 
  • évaluer le risque et/ou la dangerosité et prendre si nécessaire les dispositions qui s’imposent pour arrêter la prise en charge. 

IV- Droit de retrait

Dans certains cas et, en respectant certaines mesures, l’infirmier ou infirmière est tout à fait en droit d’appliquer son droit de retrait et de mettre un terme à une prise en charge.

Le droit de retrait est en effet envisageable si :

  • la situation est dangereuse pour le soignant
  • l’infirmier informe par écrit le patient et sa famille, le médecin traitant et l’ordre de son souhait d’arrêter les soins. Il devra alors transmettre les coordonnées  de 3 infirmiers au patient et respecter un préavis de 15 jours
  • la prescription est arrivée à son terme.
Bon à savoirLe patient peut demander l’arrêt de sa prise en charge du jour au lendemain. Par prudence, le soignant pourra demander un écrit au patient et prévenir sa famille et son médecin traitant de l’intention du patient.


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Sources :

  • [1] L’observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS) : chiffres clés du rapport 2020 (données 2019) – Agence Régionale de Santé
  • [2] Et si l’intolérable arrivait : l’agressivité en milieu de soins – Margot Phaneuf, PhD – Septembre 2018
  • Comment gérer les patients difficiles en libéral ? – La ruche – 10 février 2022

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