Mise à jour: 15 février 2023
Fréquents, les maux de dos (lumbago, …) constituent un problème majeur de santé publique et touchent davantage les personnes entre 30 et 55 ans.
Comment prévenir les lombalgies? Comment diagnostiquer et traiter une hernie discale ?
Medicalib vous en dit plus à ce sujet.
Cet article, destiné au grand public, s’appuie sur les données scientifiques disponibles sur le sujet traité, à sa date de mise à jour.
Il n’a pas vocation à se substituer aux recommandations et préconisations de votre médecin ou de votre pharmacien.
I – Hernie discale : de quoi parle-t-on?
Avant toute chose, un petit point d’anatomie s’impose.
La colonne vertébrale se compose de 33 vertèbres :
- 7 cervicales,
- 12 dorsales,
- 5 lombaires,
- 5 sacrées (soudées),
- 4 coccygiennes (soudées).
Chacune de ces vertèbres est séparée par un disque intervertébral, sorte de coussinet composé d’un noyau central et, entouré d’un anneau fibreux.
Les disques intervertébraux offrent une certaine souplesse à la colonne vertébrale, permettant les mouvements et amortissant les chocs entre chacune des vertèbres.
Lorsqu’un disque subit un pincement (mauvaise posture répétée, port d’objet lourd, traumatisme,… ) une fissure ou rupture du disque peut s’observer. Le noyau du disque peut alors se déplacer et migrer vers l’extérieur, créant une saillie et formant ainsi une hernie. En comprimant et irritant le nerf voisin, cette dernière peut alors être à l’origine de douleurs, d’une perte de sensibilité...
Bon à savoir | Dans 90% des cas, les hernies discales apparaissent au niveau du bas du dos (vertèbres lombaires) et, plus rarement (8% des cas) au niveau du cou (vertèbres cervicales). |
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II – Hernie discale : facteurs de risque et prévention
PARMI LES FACTEURS DE RISQUE DE LA HERNIE DISCALE, ON RETROUVE :
ÂGE | Entre 30 à 50 ans, le risque est plus important. NB : Les disques intervertébraux vieillissent, se fragilisent, se déshydratent et se rigidifient progressivement. Ainsi, “après 50 ans, la partie interne du disque commence à se durcir, rendant la hernie moins probable.”[1] |
SEXE | Les hommes ont un risque supérieur de développer une hernie discale : 5 % des hommes et 3 % des femmes en souffrent au moins une fois. |
PREDISPOSITION FAMILIALE | *Membres de la famille ayant déjà souffert de hernie discale *Anomalie génétique fragilisant la colonne vertébrale. |
MORPHOLOGIE | Personnes de grande taille Femmes enceintes |
ATTITUDE VICIEUSE | Personnes qui présentent une cyphose. |
PROFESSION | Efforts répétés : port de charges, travail nécessitant de se baisser fréquemment, position assise prolongée (commerciaux, routiers…)… |
HYGIÈNE DE VIE | *Surpoids *Tabac *Sédentarité |
LA PRÉVENTION PASSE NOTAMMENT PAR :
HYGIÈNE DE VIE | *Limiter la consommation de tabac *Avoir une alimentation équilibrée et surveiller son poids *Pratiquer régulièrement une activité physique (renforcement et étirement musculaire), marche quotidienne… |
POSTURE | Veiller à : *avoir une bonne posture *adopter les “bons gestes” (flexion des hanches et des genoux pour soulever une charge) *limiter les attitudes vicieuses (position avachie avec dos arrondi, croisement des jambes en position assise, …) |
Bon à savoir | Échauffement, pratique régulière d’une activité physique et étirements permettent de réduire le risque de hernie discale. |
III – Hernie discale : symptômes
Les symptômes d’une hernie discale varient d’un individu à l’autre et dépendent notamment de la localisation de la hernie.
Peuvent s’observer :
- une douleur : au niveau du bas du dos (lumbago), des jambes (sciatique), des épaules ou des bras (névralgie cervico-brachiale). L’intensité de la douleur est variable d’un individu à l’autre, pouvant être légère ou invalidante,
- des paresthésies : fourmillements, picotements ou sensation de décharge électrique au niveau du membre inférieur,
- des dysesthésies : troubles de la sensibilité au niveau du membre inférieur,
- une faiblesse musculaire ou paralysie des muscles de la cuisse ou de la jambe : pointe du pied qui racle le sol, genou qui lâche, jambe qui se dérobe…,
- une incontinence : perte du contrôle des sphincters.
Bon à savoir | En cas de douleurs intenses, de paralysie ou de troubles sphinctériens, une consultation médicale s’impose. “En cas de paralysie, la pression exercée par la hernie discale sur le nerf peut entraîner des lésions irréversibles[…] Il s’agit donc d’une urgence chirurgicale.« [2]. |
IV – Hernie discale : diagnostic
EXAMEN CLINIQUE | Interrogatoire, analyse des antécédents… |
RADIOGRAPHIE | Permet d’éliminer les autres causes de radiculalgie (fracture de vertèbre, scoliose…) |
IRM ou TDM | Examen de première intention qui permet d’identifier précisément la cause, de localiser le disque endommagé, de préciser si compression nerveuse il y a… |
SCANNER | Moins bonne résolution pour les tissus mous que l’IRM. Permet de voir une hernie discale de grande taille mais pas toujours une de plus petite taille! |
MYÉLOGRAPHIE | Combiné avec une tomodensitométrie, cet examen permet de voir avec précision (grâce à l’injection d’un colorant) les détails des nerfs, de la moelle épinière et des os adjacents. |
ELECTROMYOGRAMME | Peu utilisé. Permet d’évaluer le retentissement d’une compression neurologique et de savoir quel nerf est touché par la hernie. |
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V – Hernie discale : traitement
Les hernies discales guérissent le plus souvent spontanément (de quelques semaines à trois mois environ) et le traitement varie en fonction des symptômes ainsi que de l’évolution de la hernie.
Bon à savoir | En cas de lombalgie, attention aux manipulations qui augmentent considérablement le risque d’expulsion d’une hernie ! |
HYGIÈNE DE VIE | Repos relatif pendant une quinzaine de jours minimum NB : “Le repos au lit […] n’est pas recommandé. Une reprise rapide des activités de la vie quotidienne est [préconisée] pour retrouver ses fonctions musculaires.”[3] |
TRAITEMENT MÉDICAL | *Traitement de la douleur (antalgiques, anti-inflammatoires, décontracturants musculaires, application de froid ou de chaud…) *Port d’une ceinture lombaire rigide : ne doit pas être porté trop longtemps et doit être suivi d’une rééducation active. |
INFILTRATION | Injection d’un produit corticoïde si les symptômes ne sont pas soulagés avec des antalgiques |
INTERVENTION CHIRURGICALE | Ablation de la hernie. Uniquement envisagé lorsque les symptômes ne permettent pas d’attendre la résorption spontanée (déficit neurologique : perte de sensibilité cutanée, perte de motricité des orteils du pied ou de la cuisse, perte de contrôle de la vessie ou des intestins…) que les symptômes ne peuvent être calmés ou que la hernie ne se résorbe pas après plusieurs semaines. |
KINÉSITHÉRAPIE | Une fois que la crise douloureuse est passée, des exercices destinés à se remuscler le dos et les muscles abdominaux sont préconisés. |
Bon à savoir | Après une intervention chirurgicale, “la grande majorité des personnes peuvent reprendre toutes leurs activités en 6 semaines à 3 mois. La chirurgie a tendance à entraîner une récupération plus rapide que le traitement non chirurgical. Cependant, après environ un an ou deux, les personnes traitées avec ou sans chirurgie présentent à peu près le même degré de récupération.”[4] |
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Sources :
- [1] Le diagnostic et les traitements de la hernie discale- Vidal – MAJ 26 mars 2020
- [2] Hernie discale lombaire – Institut parisien du dos – MAJ 12 novembre 2019
- [3] Mal de dos : le bon traitement, c’est le mouvement ! – Ameli – 13 janvier 2022
- [4] Hernie discale – MSD- MAJ novembre 2020
- Le mal de dos vulgarisé par des professionnels de santé – Lombafit
- Lombalgie et hernie discale – Santé Publique France – MAJ 6 mars 2020