Mise à jour: 15 février 2023
Urgence neurologique, première cause de handicap acquis, première cause de mortalité chez la femme et troisième chez l’homme, l’accident vasculaire cérébral ou AVC est une pathologie préoccupante qui touche autant les hommes que les femmes.
Face à cet enjeu majeur de santé publique, le contrôle des facteurs de risque apparaît essentiel pour prévenir la survenue d’une “attaque cérébrale”.
Quels sont les facteurs de risque ? Quels sont les traitements possibles ?
Medicalib vous en dit plus à ce sujet.
Cet article, destiné au grand public, s’appuie sur les données scientifiques disponibles sur le sujet traité, à sa date de mise à jour.
Il n’a pas vocation à se substituer aux recommandations et préconisations de votre médecin.
I – AVC : de quoi parle-t-on ?
L’AVC se caractérise par l’apparition d’un déficit neurologique soudain (paralysie, perte visuelle, difficulté à s’exprimer,…) dû à des lésions cérébrales causées par l’obstruction ou la rupture d’un vaisseau transportant le sang dans le cerveau.
On recense 3 types d’AVC [1] :
AVC ISCHÉMIQUE OU INFARCTUS CÉRÉBRAL (80% des AVC)
Occlusion d’une artère du cerveau due à un caillot sanguin (thrombose).
Cet Accident Ischémique peut être “Transitoire” (AIT) lorsque l’interruption du débit sanguin au niveau du cerveau est temporaire (quelques minutes). Une régression précoce et complète des déficits neurologiques s’observe généralement et l’absence d’image d’infarctus cérébral confirme la forme légère d’AVC.
AVC HÉMORRAGIQUE OU RUPTURE D’ANÉVRISME (15% des AVC)
Rupture d’une artère cérébrale avec formation d’un hématome au sein du cerveau, très souvent due à une hypertension artérielle.
HEMORRAGIE MENINGEE (5% des AVC)
Rupture d’une artère cérébrale superficielle responsable d’une hémorragie dans les enveloppes qui entourent le cerveau, très souvent due à une hypertension artérielle.
Bon à savoir | “L’incidence des AVC est en augmentation chez les personnes de moins de 65 ans en France”. [2] |
II – AVC : facteurs de risque
PARMI LES FACTEURS FAVORISANTS LA SURVENUE D’UN AVC, ON RECENSE :
ÂGE | Le risque augmente avec l’âge : après 50 ans chez l’homme et après 60 ans chez la femme |
HÉRÉDITÉ | Risque plus élevé si un parent a eu un AVC avant l’âge de 65 ans |
FACTEURS MÉDICAUX | *Diabète : glycémie supérieure à 1,26 g/l à jeun lors de deux mesures. *Hypertension artérielle : pression artérielle systolique supérieure à 140 mmHg / pression artérielle diastolique supérieure à 90 mmHg *Hypercholestérolémie *Athérosclérose *Artériolosclérose *Cardiopathie : fibrillation auriculaire, … *Malformations vasculaires cérébrales *Troubles de la coagulation : hémophilie… |
HYGIÈNE DE VIE | *Tabac : multiplie par 2 le risque d’AVC *Alcool : consommation de plus de 30 verres par mois *Surpoids (IMC supérieur à 25): augmente de 22 % le risque d’AVC *Obésité (IMC supérieur à 30): augmente de 64 % le risque d’AVC *Sédentarité : risque d’AVC supérieur de 25 à 30 % / aux personnes qui ont une activité physique régulière. Recommandation : 30 minutes d’exercice physique par jour |
ANTÉCÉDENT D’AVC ou AIT | 30 % des personnes ayant eu un AVC ou un AIT connaîtront un autre AVC dans les cinq ans |
FACTEURS ENVIRONNEMENTAUX | Pollution atmosphérique |
TRAITEMENTS MÉDICAMENTEUX | Contraceptifs oraux : en particulier ceux qui contiennent une forte dose d’œstrogènes |
III – AVC : symptômes
PARMI LES SIGNES D’ALERTE, ON RECENSE :
TROUBLE MOTEUR | *faiblesse ou paralysie d’un bras *faiblesse ou paralysie d’une jambe *paralysie du visage *hémiplégie *trouble de la marche *trouble de la déglutition |
TROUBLE PROPRIOCEPTIF | trouble de la sensibilité : anesthésie, douleur, engourdissement… |
TROUBLE DU LANGAGE ET DE LA COMPRÉHENSION | *aphasie *dysarthrie |
TROUBLE VESTIBULAIRE ET DE LA COORDINATION | perte d’équilibre |
TROUBLE VISUEL | *vision double (diplopie) *baisse brutale de la vue d’un oeil (cécité unilatérale) *diminution d’une partie du champ visuel (hémianopsie) |
MAL DE TÊTE | brutal, intense et inhabituel |
TRAITEMENTS MÉDICAMENTEUX | Contraceptifs oraux : en particulier ceux qui contiennent une forte dose d’œstrogènes |
Ces troubles peuvent freiner la réalisation des activités de la vie quotidienne et être à l’origine de dommages irréversibles sur le cerveau responsables d’un handicap moteur important et d’une dépendance.
“La gravité de l’accident vasculaire cérébral dépend de la localisation et de l’étendue des zones cérébrales touchées”. [3]
Bon à savoir | L’AVC n’est généralement pas douloureux et peut entraîner d’une minute à l’autre une paralysie, un trouble du langage ou de la conscience ôtant les capacités d’appeler les secours. La survenue brutale d’un ou plusieurs de ces symptômes, même s’ils ne durent que quelques secondes, nécessite l’appel immédiat du Samu (15 ou 112). “Il est recommandé de ne pas attendre son médecin, ni de se rendre aux urgences, ce qui risquerait d’entraîner une perte de temps au cas où l’administration d’un traitement visant à dissoudre le caillot serait possible”[4]. |
IV – AVC : diagnostic et prise en charge
L’accident vasculaire cérébral ou AVC est une pathologie grave pouvant être à l’origine de séquelles neurologiques lourdes s’il n’est pas pris en charge rapidement.
Dès qu’un AVC est suspecté, le patient est admis dans une unité neuro-vasculaire (UNV), spécialisée et offrant une prise en charge diagnostique et thérapeutique 24h/24 et 7j/7.
A – Diagnostic
La confirmation du diagnostic d’AVC consiste à préciser s’il s’agit d’un infarctus cérébral ou d’une hémorragie cérébrale. Cette précision est indispensable dans la mesure ou la prise en charge différera.
EXAMEN CLINIQUE ET INTERROGATOIRE | *mise en évidence de la brutalité des signes d’installation *éventuels AIT ayant précédé l’AVC *symptômes et signes cliniques témoignant d’une atteinte du cerveau *témoignage des proches |
SCANNER CÉRÉBRAL | permet de distinguer une hémorragie d’un infarctus |
IRM | permet la détection d’une ischémie cérébrale aiguë dès les premières heures |
EXAMEN CARDIAQUE | *électrocardiographie (ECG) *surveillance continue du rythme cardiaque *échocardiographie |
B – Prise en charge
La prise en charge doit se faire en urgence au sein d’un centre spécialisé.
ÉVALUATION | évaluation des fonctions vitales |
EXAMEN BIOLOGIQUE | notamment pour évaluer la glycémie nécessaire pour la réalisation de la thrombolyse intraveineuse : administration de traitements puissants mais dangereux |
THROMBOLYSE INTRAVEINEUSE | TRAITEMENT DE L’INFARCTUS CÉRÉBRAL Dans les 4h30 suivant l’AVC, administration par voie veineuse d’une molécule capable de dissoudre le caillot sanguin obstruant l’artère. |
TRAITEMENT CHIRURGICAL | *THROMBECTOMIE MÉCANIQUE Doit être effectuée dans les 6 heures suivant l’AVC. Introduction d’un cathéter via l’artère fémorale qui va permettre d’atteindre l’artère du cerveau obstruée et d’extraire le caillot. *TRAITEMENT CHIRURGICAL de sténoses artérielle ou de malformations vasculaires |
TRAITEMENT MÉDICAMENTEUX | Traitements adaptés à la cause de la survenue de l’AVC visant à réduire le risque de récidive Traitement anticoagulant, … |
DÉPISTAGE ET TRAITEMENT DES COMPLICATIONS POST AVC | PHASE AIGUË *Patient placé sous monitoring pendant au moins 24h *Prise en charge des complications infectieuses ou neurologiques |
RÉÉDUCATION | Bilan et rééducation : déglutition, motricité ou mémoire… |
Bon à savoir | Le risque de récidive après un premier AVC est d’environ 10% à 5 ans. »[5] “Plus de la moitié des patients ayant fait un AVC rentrent chez eux après l’hospitalisation aiguë. De nombreux patients nécessitent néanmoins un séjour en centre de rééducation neurologique et une prise en charge kinésithérapique et orthophonique de longue durée, même après leur retour à domicile” [6]. |
V – AVC : séquelles, récupération et pronostic
A – Séquelles
Des progrès dans la prévention et la prise en charge permettent de limiter les séquelles de l’AVC.
Ces séquelles varient d’un individu à l’autre et dépendent de la localisation de la lésion. Parmi les plus fréquentes, on recense l’hémiplégie et l’aphasie.
Certaines personnes peuvent également souffrir d’une fatigue persistante, d’un trouble de l’attention, d’un trouble de la mémoire, d’un trouble anxiodépressif, d’irritabilité communément appelé “handicap invisible”.
B – Récupération
La rééducation doit débuter le plus précocement possible afin d’optimiser la récupération. Les progrès les plus importants surviennent au cours des premiers mois et se poursuivent ensuite plus lentement.
Bon à savoir | Les patients victimes d’un premier AVC doivent bénéficier d’un suivi régulier afin de prévenir et/ou dépister à temps d’éventuels problèmes de santé (infarctus du myocarde, dépression, déclin cognitif, troubles de la marche et de l’équilibre, crises d’épilepsie…) |
C – Pronostic
Le pronostic dépend surtout de la sévérité de l’AVC, du type d’AVC, de l’âge du patient, et de la rapidité d’initier un traitement.
AVC ISCHÉMIQUE [7]
“Dans les premiers jours d’un AVC ischémique, les médecins ne sont généralement pas en mesure de prévoir l’amélioration ou l’aggravation de l’état du malade.
Les plus jeunes et les personnes qui commencent à se rétablir rapidement sont susceptibles de bénéficier d’un rétablissement plus complet.
des patients récupèrent la totalité de leurs fonctions physiologiques.
des patients décèdent à l’hôpital.
Certains malades sont handicapés physiquement et mentalement, et ne peuvent pas bouger, parler ou s’alimenter normalement.
Environ 25 % des patients qui se rétablissent d’un premier AVC en ont un autre dans les 5 ans. Les AVC ultérieurs perturbent davantage les capacités fonctionnelles.
La plupart des troubles qui sont toujours présents après 12 mois sont permanents”
AVC HÉMORRAGIQUE
Hémorragie intracérébrale [8]
Souvent étendue et grave, en particulier chez les personnes qui souffrent d’hypertension artérielle chronique.
- Hémorragie diffuse : environ la moitié des patients décèdent en quelques semaines. Les patients survivants reprennent souvent connaissance et retrouvent une partie de la fonction cérébrale au fil du temps. Cependant, la plupart ne récupèrent pas toutes les fonctions cérébrales perdues.
- Hémorragie peu étendue : les patients ont tendance à mieux se rétablir que ceux qui font un AVC ischémique.
Hémorragie sous-arachnoïdienne [9]
des patients décèdent avant d’arriver à l’hôpital.
des patients meurent au bout de quelques semaines car l’anévrisme recommence à saigner.
Certaines personnes récupèrent en grande partie ou complètement leurs fonctions mentales et physiques après une hémorragie sous-arachnoïdienne. Cependant, malgré un traitement administré dans les temps, de nombreuses personnes continuent de présenter des symptômes, comme une faiblesse, une paralysie, une perte de sensation d’un côté du corps ou une difficulté à utiliser et comprendre le langage.
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Sources :
- [1] Qu’est-ce qu’un AVC – Fondation pour la recherche sur les AVC – MAJ 12 mars 2021
- [2] Accident vasculaire cérébral – Santé publique France – 17 juin 2019
- [3] Comprendre l’accident vasculaire cérébral et l’accident ischémique transitoire – Ameli – MAJ 30 décembre 2021
- [4] Accident vasculaire cérébral (AVC) – Vidal – MAJ 12 décembre 2019
- [5] Accident vasculaire cérébral (AVC) – Inserm – MAJ 13 mai 2019
- [6] Qu’est-ce qu’un accident vasculaire cérébral (AVC) ? – Fédération française de neurologie
- [7] Accident vasculaire cérébral ischémique – Manuel MSD – MAJ juillet 2020
- [8] Hémorragie intracérébrale – Manuel MSD – MAJ juillet 2020
- [9] Hémorragie sous-arachnoïdienne (HSA) – Manuel MSD – MAJ juillet 2020
- Accidents vasculaires cérébraux – CHUV Service de neurologie – MAJ 11 février 2020