Mise à jour: 21 juin 2022
Suite à un appel de la sage-femme Anna Roy dans une vidéo poignante, les sages-femmes se mobilisent avec le hashtag #jesuismaltraitante. Cette mobilisation vise à obtenir plus de moyens pour les sages-femmes à l’hôpital. 1 femme = 1 sage-femme, c’est le souhait de ces professionnelles de santé. Elles souhaitent pouvoir prendre en charge les femmes parturientes dans de bonnes conditions. Explications.
La situation difficile des sages-femmes de France
Cela fait déjà plusieurs années que les sages-femmes réclament plus de moyens alloués à leur profession. Les capacités hospitalières, notamment en salle de naissance, sont parfois à la limite de la surcharge. Ce manque de moyens a des conséquences délétères sur l’accompagnement des jeunes mamans et de leur nouveau-né.
Les appels à la grève se sont multipliés afin d’obtenir plus de personnels dans les services hospitaliers et une revalorisation salariale. En effet, les sages-femmes exercent une profession médicale, mais sont payées à hauteur des professionnels diplômés d’une formation paramédicale plus courte.
Les sages-femmes prennent en charge la maman des premières semaines de grossesse jusqu’aux semaines qui suivent l’accouchement. Elles sont en charge de l’évaluation de l’état de santé des femmes et de leurs bébés. De plus, elles sont formées à repérer et à alerter le médecin en cas d’urgence.
Pourtant, elles ne semblent pas être entendues et précisent que leurs conditions de travail les mènent parfois à être maltraitante. Cette maltraitance institutionnelle a des conséquences directes sur les patientes et les bébés qu’elles prennent en charge. Alors, à nouveau, elles se mobilisent à l’instar des sages-femmes à Bordeaux qui ont déposé un préavis de grève illimité ce mardi 24 novembre.
Désormais, les sages-femmes insistent sur l’importance d’obtenir plus de moyens humains. Elles souhaitent qu’en salle de naissance, il y ait autant de sages-femmes que de salles de naissance. Alors, elles pourront assurer une bonne prise en charge.
1 femme = 1 sage-femme : l’objectif à atteindre
Le 16 octobre dernier, la sage-femme Anna Roy s’exprime sur la situation des sages-femmes en France. Elle interpelle le Président de la République et dénonce les maltraitances engendrées par la surcharge de travail lié au manque de moyens à l’hôpital. Dans cette vidéo poignante, elle témoigne de sa propre expérience.
« Je me souviens ne pas avoir pris en charge la douleur de cette femme qui venait d’avoir une césarienne. Je l’ai laissé traîner dans des serviettes hygiéniques trempées de sang que l’on a pas pu changer, ni moi, ni les infirmières, ni les aides-soignantes qui étaient présentes. »
Elle continue en précisant que face aux urgences, elle a dû « abandonner » d’autres futures et jeunes mamans. La sage-femme exprime aussi sa souffrance d’avoir été maltraitante. D’autres sages-femmes ont par la suite fait part de leurs propres témoignages.
En effet, le manque de personnels, la surcharge de travail, la fatigue et la pression entraînent inévitablement des violences obstétricales. Par ailleurs, les demandes des futures et jeunes mamans ne sont pas prises en compte, ce qui engendre souffrance et colère pour les patientes.
Alors, Anna Roy appelle à mettre en place le dispositif « one to one » en vigueur en Angleterre. 1 femme = 1 sage-femme en salle de naissance permettrait une prise en charge de qualité sans avoir à gérer 3 ou 4 patientes en même temps. Une pétition 1 femme = 1 sage-femme a été créée et a réuni à ce jour, plus de 45 000 signatures.